Lettre d’adieu de Charlotte Corday à son père
dans sa cellule de la prison de la Conciergerie, le 16 juillet au soir.


pardonnés-moi mon Cher papa d'avoir disposé de mon Existance sans votre permission, jai vengé bien d'innocentes victimes, jai prevenu bien d'autres désastres, lepeuple un jour desabusé se rejouira dêtre delivré d'un tyrran, Si jai cherché a vous persuadé que je passais en angleterre, cesque jesperais garder lincognito mais jen ai reconu limpossibilité, jespere que vous ne serés point tourmente en tous cas je crois que vous aurés des defenseurs a Caën, jai pris pour défenseur gustave Doulcet, un tel attentat ne permet nulle defense. Cest pour la forme, adieu mon Cher papa je vous prie de moublier, ou plutôt de vous rejouir de mon sort la cause en est belle, J'embrasse ma soeur que jaime de tout mon coeur ainsi que tous mes parens, n'oubliés pas ce vers de Corneille

Le crime fait la honte et non pas lechafaud.

Cest demain a huit heures que l'on me juge. Ce 16 juillet.

Corday

Au dos de cette lettre, est écrit : A M. de Corday d'Armont, rue du Bègle à Argentan.

Paraphé le 17 juillet par Montané et Wolff.







© jc Ferrand, 2016