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Lisieux
Résumé historique

Mardi 9 juillet 1793 à 14 heures : Charlotte Corday quitte Caen en diligence et fait la route en compagnie de plusieurs personnes dont un homme qui va l'importuner. Elle raconte ce voyage dans la lettre qu'elle écrivit à Barbaroux depuis sa cellule de la prison de l'Abbaye puis de la Conciergerie à Paris. Voir cette lettre dans la page "Caen St-Jean".
Le soir du 9 juillet, Charlotte va passer la nuit dans l'Auberge du Dauphin, rue de Caen à St-Désir, faubourg de Lisieux. Le lendemain, la diligence fait une halte à Evreux, puis roule toute la nuit jusqu'à Paris. Charlotte quitte définivement sa Normandie natale.
Voir la page "Trajet Caen-Paris" pour le détail de son voyage.

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Extrait du journal « Le Lexovien » du 18 janvier 1868 , avec un témoin de l'époque relatant le séjour de Charlotte à Lisieux.

Cette nouvelle sera reprise par A.E. Sorel en 1930 dans "Charlotte Corday, une arrière petite-fille de Corneille", puis par Marjorie Bowen (Joseph Shearing) en 1935 dans "The Angel of the Assassination", puis par Jean Epois en 1980 dans "L'Affaire Corday-Marat, prélude à la Terreur" (voir les extraits dans la page citée ci-dessus).
La dame centenaire est désignée comme étant "Mme Lemaitre", le propriétaite de l'auberge étant "M. ou Mme Delafosse" selon les ouvrages.
L'adresse de l'auberge est donnée au n° 85-87 Faubourg St-Désir qui va devenir la Rue de Caen après rattachement à Lisieux au début du 19e siècle.
Par contre, le "Bulletin Société Historique de l'Orne, p45, 1911", ainsi que certaines cartes postales du début 20e siècle situent cette ancienne auberge au n° 77 ou 79 de la Rue de Caen.


Recherche de la position de l'Auberge du Dauphin

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Cour Charlotte Corday.
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Cour Charlotte Corday.
Comme pour les 2 photos ci-contre, de nombreuses cartes postales du début 20e siècle représentent la "Cour Charlotte Corday, Rue de Caen à Lisieux", certaines avec l'indication du n°79.
Nous y voyons la galerie du premier étage donnant accès à la chambre de Charlotte (description dans les ouvrages précités). La porte du fond ouvre sur la rue de Caen, mais il paraît évident que les lieux ont été modifiés depuis l'époque de l'auberge avec ses écuries.
La consultation de l'Atlas de 1820, du cadastre de 1825 et des matrices cadastrales de 1826 vont permettre de positionner cette auberge.
Ce 9 juillet 1793, certains auteurs précisent que la propriétaire de l'auberge serait une dame Delafosse. En outre, dans "Lisieux sous Louis XVI" (Etudes Lexoviennes" 1915), il est indiqué que cette Auberge du Dauphin possèdait des écuries pour 48 chevaux.
=> Fin 19e et début 20e siècles, il n'existe pas de photo précise montrant la façade de cette maison, il est donc difficile de connaître l'utilisation de cette ancienne auberge. Cependant, à la fin des années 1930, la revue trimestrielle "Le Pays d'Auge" de juin 1989 nous apprend qu'il existait ici une boulangerie à l'enseigne "Charlotte Corday". nouveau
(Toute nouvelle informaion sera bienvenue).
Ces bâtiments vont totalement disparaître en juin 1944.
(Sources, documents en ligne aux Archives du Calvados et à la Bibliothèque Numérique de la Médiathèque de Lisieux).


plan 1825
Rue de Caen, extrait du Cadastre de 1825.
En bleu, la numérotation des maisons est ajoutée d'après les matrices cadastrales de 1826. La parcelle n° 459, plaque de rue n° 85, appartient à LaFosse Veuve Charles. Les parcelles n° 452-453, plaque de rue n° 87, même propriétaire, comprennent 2 maisons, une cour et un jardin d'agrément.
Côté impair de la rue, la numérotation est modifiée en 1880, décalage de 8 numéros. Les plaques de rues et de maisons sont en fonte avec lettres saillantes fond bleu lettres blanches (délibérations 26 juin 1880). Sur ce plan, les nouveaux numéros sont en rouge.
D'après les 2 photos plus haut, il apparaît que l'entrée de la cour Charlotte Corday est située au n° 87 (79) de ce plan. Rappel d'après les récits précités : la chambre de Charlotte était au premier étage du n° 87 (79), avec accès par la galerie au-dessus de la cour.


plan 1825
Démonstration par l'image et le dessin de la présence de la cour Charlotte Corday au n° 79 (ancien n° 87). Les rectangles en rouge représentent les bâtiments ajoutés au 19e siècle après l'arrêt des transports par diligences et après la fermeture de l'auberge. Le rectangle en bleu représente la galerie du premier étage. En vert, la porte ouvrant sur la rue de Caen. Cette entrée et le passage étaient certainement plus grands pour laisser passer les chevaux.
( Sources http://archives.numerisees.calvados.fr/cg14v3/cadastre.php et merci à Janos Seremetyeff-Papp )


plan 1820
Extrait de l'Atlas de Lisieux, partie de St Désir, 10eme Division, 1820. Même zone que le cadastre ci-dessus. La numérotation de la rue de Caen existe sur ce plan mais peu lisible. La flèche rouge indique la "cour Charlotte Corday".
( Source http://www.bmlisieux.com/galeries/atlas/atlas001.htm )


avion 1930
Extrait d'une vue aérienne de Lisieux, IGN de 1930. Un siècle après les dessins ci-dessus, les batiments ne semblent pas avoir beaucoup changé. La célèbre cour est-elle ici ?
( Source http://www.geoportail.gouv.fr )

Conclusion : à l'aide de toutes les images ci-dessus, il semble possible de situer précisément cette cour que l'on appelait "Cour Charlotte Corday" encastrée entre plusieurs batiments.
L'auberge du Dauphin était donc située au n° 77 (ancien n° 85) et la cour au n° 79 (ancien n° 87).



Visite des lieux

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Plan général de la ville et des faubourgs de Lisieux, levé en 1785. Extrait de la zone ouest.
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Plan de Lisieux, partie de St-Désir avec la rue de Caen, 10e division. Atlas 1820.
BREF RÉSUMÉ HISTORIQUE
Lisieux est une ville de Normandie, département du Calvados, capitale du Pays d'Auge, 10118 habitants en 1793 et 21132 en 2013. Lisieux est devenue une ville de pélerinage célèbre grâce à Marie-Françoise Thérèse Martin (née dans le département de l'Orne, comme Charlotte Corday, en 1873 - décédée à Lisieux en 1897). Béatifiée en 1923 elle devient sainte Thérèse de Lisieux.
Jules César appelait les gaulois de cette région les "Lexovii", nom qui devint "Lexoviens", puis le nom de Lisieux pour la ville.
Au moyen-âge, la ville est entourée par des fossés et des remparts.
Venant de Caen, il faut traverser le faubourg St-Désir par le boulevard St-Désir, le pont de Caen sur la rivière la Touques puis la porte de Caen. Le boulevard St-Désir est renommé "Rue de Caen" à la Révolution. Au début du 18e siècle, les remparts et les fossés disparaissent progressivement. En 1798, la porte de Caen est détruite partiellement pour élargir le passage et faciliter le trafic.
(Pour tous détails, voir "Histoire de Lisieux" par Louis Du Bois, 1846).

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Maison à pans de bois, 38 boulevard Pasteur, anciennement 38 rue de Caen. Musée d'Art et d'Histoire.
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Intérieur du musée d'Art et d'Histoire, maison à pans de bois du 15e siècle. Inscription MH en 1959.
L'HABITAT LEXOVIEN
La construction traditionnelle à pan de bois caractérise le Pays d'Auge. Exécutée avec les moyens locaux, elle témoignage de la richesse et de la dynamique de la ville. Elle fait son apparition à Lisieux au Moyen Age et ne cesse d'évoluer jusqu'à la période révolutionnaire.
Les 15e, 16e et 18e siècles représentent l'apogée de ce mouvement constructif. L'habitat lexovien est marqué par les décors de la Renaissance.
Avec ce type de constructions, le tissu de la ville est devenu très dense, constitué de maisons imbriquées les unes dans les autres, formant un ensemble homogène dans son irrégularité. Les rues sont étroites, sombres et insalubres. Pourtant c'est l'image très pittoresque de Lisieux, sujet privilégié des artistes locaux ou de passage, qui s'est développée avec l'apparition du tourisme au début du 20e siècle. La ville est alors qualifiée de « capitale du bois sculpté ». La disparition du pan de bois lexovien est due partiellement aux bombardements de l'été 1944 mais aussi ultérieurement, au manque de considération pour ce patrimoine ou au déficit d'entretien qui conduisit à des destructions volontaires. Aujourd'hui, subsistent encore quelques témoignages précieux de cette construction. Le Musée d'Art et d'Histoire est l'un d'entre eux.
Cet habitat urbain bénéficiait d'un apport artistique pour les grandes pièces de bois, les pavages et les épis de faîtage. A partir du 13e siècle, le Pays d'Auge est l'une des régions possédant un savoir-faire remarquable en matière de céramique vernissée, permettant de concevoir des décors architecturaux les plus simples (briques émaillées, carreaux de pavage, tuiles faîtières, chatières) aux plus élaborés comme les épis de faîtage.
Les pavés glaçurés du Pré-d'Auge furent utilisés pour des maisons particulières comme dans l'escalier du Musée d'Art et d'Histoire.

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Rue de Caen, après les bombardements des 6 et 7 juin.
LISIEUX, ÉTÉ 1944
Les troupes allemandes arrivent à Lisieux le 17 juin 1940 et installent la Kommandantur à l'Hôtel de l'Espérance, boulevard Sainte-Anne.
Sous l'0ccupation, la vie est dure pour la population civile : rationnement, couvre-feu à 21 heures, restrictions. La ville se réorganise. Des immeubles sont réquisitionnés : la caserne Delaunay, les écoles Jules ferry, Michelet, le collège Guizot, l'hôtel des Pèlerins, le collège Frémont, la clinique des Buissonnets, une partie du collège Gambier. Lisieux, par sa situation géographique, l'importance de ses réseaux routiers et ferroviaires constitue un lieu stratégique, autant pour les Allemands que pour les Alliés. La résistance est présente. Les réseaux Guillaume le Conquérant et Buckmaster, en particulier, multiplient les opérations de sabotage, notamment sur le réseau ferroviaire.
Bombardée les 6 et 7 juin 1944, Lisieux est détruite à 80%. Elle est libérée le 23 août 1944 par les troupes alliées, deux jours avant Paris.
Lisieux doit se relever. En attendant le plan de Reconstruction et le démarrage des travaux, les habitants doivent affronter une période difficile où l'habitat provisoire impose des conditions de vie précaires. Mais les Lexoviens relancent des activités économiques comme le marché ainsi que des évènements festifs : compétitions de vélo ou fêtes populaires. La ville renaît progressivement de ses cendres (Texte des 2 chapitres par le Musée d'Art et d'Histoire).
Commentaires concernant la photo de la rue de Caen ci-dessus :
Quelques maisons du côté pair sont épargnées, de droite à gauche n° 32 à n° 58 et sont toujours existantes avec la même numérotation mais font partie de la contre-allée du Bd Pasteur. L'ancienne auberge du Dauphin qui était face au n° 60 est dans les gravats du premier plan. Tout le côté impair est détruit, sauf la maison à pans de bois du manoir d'Assemont, ainsi que le côté pair après le n° 58.

RUE DE CAEN
Le nom de cette rue va perdurer de la Révolution jusqu'au début des années 1960. Après l'ouverture du Boulevard Pasteur, cette rue fait partie de la contre allée de ce boulevard, du n° 32 au n° 68 en conservant la même numérotation des maisons. La suite de l'ancienne rue devient Avenue du 6 Juin. Le côté impair est reconstruit de l'autre côté du boulevard. Sachant que l'ancienne auberge était devant le n° 60, il est facile de retrouver son emplacement.
Voir les images ci-dessous.



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La rue de Caen en 1820, avec des annotations pour situer les lieux importants de cette rue (atlas, BM Lisieux).   Extrait d'une vue aérienne de 1930, avec la Rue de Caen (source IGN).   Plan d'aujourd'hui avec en rouge l'ancien tracé de la rue de Caen et de l'Auberge du Dauphin.   Vue satellite aujourd'hui (source Mappy).

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Après les bombardements de la rue de Caen en 1944, maisons épargnées de droite à gauche n° 50 à n° 58 (source photo BM Lisieux).   Aujourd'hui, le même côté pair de la contre allée du Bd Pasteur (ancienne rue de Caen), avec les maisons restaurées. Le n° 60 était face à l'auberge du Dauphin. Le n° 38 est devenu le Musée d'Art et d'Histoire.   Après les bombardements de la rue de Caen en 1944, maisons épargnées à partir du n° 32.   Même point de vue que la photo précédente, début 20e siècle. Tout le côté gauche sera détruit.

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Rue de Caen, vue vers le nord, début 20e siècle. La rue de la Barre est au premier plan à droite. La maison à 1 étage est l'entrée de la cour. Au fond, maison toujours existante.   Vue vers le nord. Contre allée du Bd Pasteur qui était la Rue de Caen. Ce côté pair a été conservé. Les n° 60 et 62 étaient face à l'auberge et à la cour. Les arbres ont remplacé la façade l'auberge.   Rue de Caen, vue vers le sud, début 20e siècle. Dans l'alignement de la rue, chapelle du couvent des bénédictines.   Contre allée du Bd Pasteur, vue vers le sud. La nouvelle église St-Désir est masquée par les arbres.

Autres vues de la rue de Caen

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"Hauer peignant le portrait de Charlotte Corday", par Emery Duchesne, 1880. Huile sur toile. Avec cadre H=280 et L=244 cm. Collection du Musée d'Art et d'Histoire de Lisieux. Voir ce tableau dans le musée de Lisieux en 1908 (Revue illustrée du Calvados, p180)   Lisieux avant la guerre, vue sur la Touques et l'église Saint-Désir depuis le Pont de Caen.   Lisieux après les bombardements de juin 1944. La Touques depuis le pont de Caen. Au fond, les ruines de l'église Saint-Désir.   Même vue aujourd'hui, au fond la nouvelle église St-Désir.

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Nouvelle église Saint-Désir, remplace l'ancienne qui est détruite en 1944. Reconstruction de 1956 à 1962. Classement MH en 2006.   Pensionnat des Bénédictines, célèbre pour avoir été le pensionnat de Thérèse Martin enfant (Sainte Thérèse). Détruit en juin 1944, non reconstruit. Etait situé n°99 puis n°91 rue de Caen.   Chapelle du couvent des Bénédictines. Construite au cours du 19e siècle, détruite en 1944, non reconstruite. C'est cette chapelle qui apparaît sur les cartes postales, dans l'alignement de la rue de Caen. Connue pour être la chapelle où Ste-Thérèse a fait sa première communion le 8 mai 1884.   Maison en pans de bois dite Manoir d'Assemont, 41 Avenue du 6 Juin, anciennement 101 puis 93 Rue de Caen. Classement MH 1936. Date origine inconnue, probablement 15e siècle.



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