Chronologie des derniers jours à Paris
Dates
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Evènements
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Jeudi 11 juillet
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Vers midi, Marie-Anne-Charlotte de Corday d'Armont, venant de Caen, descend de la diligence dans la cour
des Messageries Nationales situées 28 Rue Notre-Dame des Victoires.
Elle rejoint l'Hôtel de la Providence situé au 19 rue des Vieux Augustins et se repose un instant.
Elle demande le chemin pour rejoindre l'adresse que lui avait donnée Barbaroux, rue St-Thomas-du-Louvre
où habite le député Lauze de Perret (dit Duperret).
Elle a sur elle une lettre d'introduction rédigée par Barbaroux, ainsi qu'un paquet contenant des imprimés.
Duperret étant absent, elle laisse la lettre et le paquet à ses filles puis elle revient à l'hôtel pour
se reposer.
En soirée, elle repart chez Duperret, il est à table avec des amis. Charlotte lui demande d'intervenir
pour son amie Alexandrine. Rendez-vous est pris le lendemain pour aller chez le ministre de l'intérieur Garat.
Elle apprend que Marat ne siège plus à la Convention pour cause de maladie.
Retour à l'hôtel pour passer la nuit.
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Hôtel de la Providence
Rue St-Thomas-du-Louvre
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Vendredi 12 juillet
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Le matin, Duperret passe à l'hôtel pour accompagner Charlotte au ministère de l'intérieur, rue Neuve des Petits Champs.
Le portier leur annonce que le ministre ne peut pas les recevoir avant 8h du soir.
Duperret donne donc un nouveau rendez-vous à Charlotte pour le soir.
Pendant la journée, Charlotte va écrire d'un seul élan "Adresse aux Français amis des lois et de la paix".
Dans la soirée, Duperret revient mais déclare qu'il est suspect, que sa maison est sous scellé
et qu'il risque d'être arrêté à tout moment.
Se sentant responsable de ces ennuis, Charlotte le supplie de quitter Paris et de rejoindre les Girondins à Caen.
Il refuse catégoriquement.
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Hôtel de la Providence
Rue Neuve des Petits Champs
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Samedi 13 juillet
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Charlotte se lève tôt et part vers le Palais Royal. A 7 heures, dans la galerie de Valois au n°177,
elle aperçoit une coutellerie qui ouvre. C'est ici qu'elle va acheter pour 40 sols un couteau de cuisine.
Elle passe quelque temps à lire un journal, puis vers 9 heures elle décide d'aller chez Marat.
Ne connaissant pas l'adresse, elle demande à un fiacre de l'y conduire.
N'étant pas autorisée à entrer chez Marat, elle laisse passer un peu de temps et se présente une deuxième fois
sans plus de succès.
Elle revient à l'hôtel, écrit une lettre à Marat qu'elle fait porter par la petite poste et attend une réponse.
Elle en profite pour faire venir un perruquier, qui va lui boucler ses cheveux et la poudrer.
Aucune réponse n'arrivant, elle écrit une nouvelle lettre à Marat qu'elle gardera avec elle.
Il fait très chaud, elle se change. Elle est vêtue avec un déshabillé de bazin moucheté brun, un fichu rose,
porte un chapeau haut de forme noir orné de rubans verts et tient aussi un éventail dans la main.
Le couteau dans sa gaine est maintenu dans son corsage où elle a aussi épinglé son certificat de baptême
et son "Adresse aux Français".
Puis elle part en laissant sa chambre en désordre, elle ne reviendra plus ici.
Elle prend un fiacre et arrive pour la troisième fois au 30 rue des Cordeliers, il est 7 heures du soir.
A partir de ce moment, tout va s'accélérer, voir le récit avec les détails dans la page "Rue des Cordeliers".
Vers minuit, Charlotte est emmenée à la prison de l'Abbaye.
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Hôtel de la Providence
Palais de l'Egalité
Rue des Cordeliers
Prison de l'Abbaye
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Dimanche 14 juillet
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Pendant cette journée du 14, Charlotte va s'occuper à fabriquer un bonnet pour remplacer le chapeau perdu
chez Marat et réparer ses vêtements abîmés par l'arrestation.
Elle va aussi écrire des chansons qui seront distribuées à ses voisins prisonniers.
Le couple Delavaquerie qui la garde va lui fournir ce dont elle a besoin pour la couture et pour écrire.
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Prison de l'Abbaye
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Lundi 15 juillet
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Charlotte écrit au Comité de Sûreté Générale pour se faire peindre afin de laisser une trace d'elle,
mais n'obtient pas de réponse. Ayant promis d'écrire une lettre à Barbaroux, elle va commencer
un récit qu'elle terminera le lendemain à la Conciergerie.
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Prison de l'Abbaye
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Mardi 16 juillet
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Dès le matin Charlotte est extraite de sa cellule pour être transférée au Palais de Justice de la Conciergerie
afin d'être interrogée par le Tribunal criminel extraordinaire et révolutionnaire.
Après l'interrogatoire, elle est ramenée dans cette prison pendant la durée nécessaire à son extraction,
puis elle repart vers la prison de la Conciergerie où elle est incarcérée.
Elle va achever sa lettre à Barbaroux, puis rédiger une lettre d'adieu à son père.
Ces deux lettres seront interceptées et lues à l'audience du lendemain.
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Prison de l'Abbaye
Conciergerie
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Mercredi 17 juillet
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A 8 heures, ouverture de l'audience. Le tribunal est présidé par Montané assisté par les juges Foucault,
Roussillon et Ardouin. L'accusateur public Fouquier-Tinville est assisté par le greffier Wolff.
Douze jurés complètent le tribunal. L'avocat demandé par Charlotte Corday est absent.
C'est Chauveau-Lagarde, présent dans la salle, qui est désigné d'office.
Le jugement est sans surprise : la mort.
Vers 17h30, revêtue de la chemise rouge des assassins, elle monte dans la charrette qui l'emmène à l'échafaud
de la Place de la Révolution.
A 19h30, tout est terminé, Charlotte Corday a cessé de vivre.
Son corps est porté à l'Hôpital de la Charité pour y être autopsié.
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Conciergerie
Place de la Révolution
Hôpital de la Charité
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Jeudi 18 juillet
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Le corps sans tête de Charlotte est inhumé seul dans une tombe du cimetière de la Madeleine.
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Cimetière de la Madeleine
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1815-1826
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Le cimetière est acheté par Louis XVIII en 1815 et suivant son ordre tous les restes des corps, exceptés
ceux de Louis XVI et de Marie-Antoinette qui partent à St-Denis, sont exhumés et transférés dans quatre ossuaires
de la nouvelle Chapelle Expiatoire bâtie sur cet ancien cimetière, devenu Square Louis XVI.
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Cimetière de la Madeleine
Chapelle Expiatoire
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© jcFerrand, 2019
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