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Rue des Cordeliers

Rue des Cordeliers et domicile de Marat

Résumé historique

De nombreuses personnes vont intervenir dans le domicile de Marat, ce 13 juillet 1793, au n°30 de la rue des Cordeliers.
En voici une liste. Ces personnes seront interrogées et des procès-verbaux rédigés.
  • Simonne Evrard (1764-1824), compagne de Marat qui lui avait signé une promesse de mariage en 1792.
  • Catherine Evrard, soeur de Simonne.
  • Jeannette Maréchal, cuisinière, bonne à tout faire.
  • Marie-Barbe Pain, gardienne de la maison.
  • Laurent Bas, commissionnaire qui pliait les journaux "Le Publiciste de la République Française" dans l'antichambre.
  • Antoine-Claire-Michon Lafondée, chirurgien dentiste, voisin de Marat.
  • Philippe Jean Pelletan, chirurgien consultant des armées de la république, professeur à l'école de médecine voisine.
  • Joseph Hénoque, cocher du fiacre qui a amené Charlotte et à qui elle avait demandé de l'attendre.
  • Jacques-Philibert Guellard, commissaire de police de la section du Théâtre-Français.
  • Quelques gardes nationaux.
  • Maure, Legendre, Chabot, Drouet : arrivés à la fin de l'interrogatoire.

Victime : Jean-Paul Marat (né le 24/05/1743 à Boudry aujourd'hui en Suisse, assassiné le 13/07/1793 à Paris), député montagnard à la Convention, surnommé l'ami du peuple. Sa biographie sur le site de l'Assemblée Nationale
Accusée : Marie-Anne-Charlotte de Corday d'Armont.

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Samedi 13 juillet vers 9 heures, Place de la Victoire Nationale, ne connaissant pas l'adresse de Marat, Charlotte Corday demande à un cocher de fiacre de l'y conduire. Elle note l'adresse sur un papier qui sera retrouvé dans la perquisition de sa chambre.
Passant par le Pont-Neuf, ils arrivent, après une distance d'environ 2 km, au n°30 de la rue des Cordeliers.
Dans le menu ci-contre « Ouvrage de E. Defrance », accéder au récit détaillé « Charlotte Corday et la mort de Marat », chapitre IV, pages 119 à 141 : "L'assassinat".
Puis la suite de l'ouvrage, chapitre V, pages 142 à 175 : "Après le meurtre".
L'arrestation est décrite dans :
- PV de Flagrant-Délit, dossiers de Vatel.
- PV de Flagrant-Délit, manuscrit rédigé par le huissier de Guellard.
Ces PV décrivent les évènements survenus. Dans la description de la fouille au corps, on retrouve la somme d'argent que Charlotte possédait, ainsi que quelques objets qui vont disparaître plus tard.
- PV d'arrestation et de conduite à la prison de l'Abbaye, par Drouet.
- Voir aussi les témoignages dans la page [Dossiers procès par Vatel], pièces 15, 16, 17.


Court résumé des évènements :
Après son arrivée entre 9 et 10 heures au 30 rue des Cordeliers, Charlotte demande à la gardienne Marie-Barbe Pain où habite Marat. Celle-ci répond "au 1er étage" mais refuse l'entrée. Charlotte repart sans insister, mais revient quelque temps plus tard. Elle passe sans s'arrêter à l'entrée et monte prestement à l'étage de Marat. Elle est bloquée par Simonne Evrard qui refuse fermement l'accès. Charlotte décide de rentrer à l'hôtel (voir la page "Hôtel de la Providence" pour un rappel de son emploi du temps).
Vers 7 heures du soir, elle se présente pour la 3e fois (1) chez Marat. Elle parle fort, Marat lui dit d'entrer, il est dans sa baignoire. Une discussion s'engage mais après 15 ou 20 minutes, Charlotte poignarde Marat. Son cri attire les personnes présentes. Laurent Bas terrasse Charlotte avec une chaise. Lafondée, le dentiste voisin accourt mais constate qu'il est trop tard, Marat est mort.
Le chirurgien Pelletan arrive après avoir été prévenu, ainsi que la police avec le commissaire Guellard. Le premier interrogatoire commence. Un inventaire de ses poches est dressé. Charlotte raconte tout, revendique son geste, signe le procès-verbal de flagrant délit.
Selon Harmand de la Meuse, vers minuit, elle est conduite au Comité de Sûreté Générale où elle va subir un autre interrogatoire, puis emmenée à la prison de l'Abbaye à 3 heures du matin. Aucun PV de cette rencontre n'a été retrouvé. Harmand de la Meuse a certainement imaginé ou confondu cet épisode avec un autre (Source : Anecdotes relatives à quelques personnes de la Révolution, par Harmand de la Meuse, 1820).
Drouet (celui qui avait reconnu Louis XVI lors de sa fuite), déclara le 14 juillet à la séance de la Convention que lui-même et Chabot l'avaient accompagnée en fiacre, de la rue des Cordeliers jusqu'à la prison de l'Abbaye. Cette version est confirmée :
- par le registre d'écrou de la prison de l'Abbaye, avec la date du 13 juillet.
- par une note de frais de Drouet.

(1) Charlotte est-elle venue 2 ou 3 fois ? ; 3 fois est la version couramment retenue mais Charlotte déclara qu'elle n'était venue que 2 fois. Michel Corday dans son ouvrage de 1929, page 220, revient sur ce détail et affirme qu'elle n'a pas menti. En fait, c'est la femme Pain qui aurait inventé la première visite pour se couvrir. Occupée à discuter avec Jeannette Maréchal dans la loge, elle n'aurait pas vu Charlotte passer. Elle aurait donc inventé une première visite où elle a fait barrage mais personne n'a la preuve.



Découverte des lieux du passé.

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Rue de l'Ecole de Médecine, ancienne rue des Cordeliers. Gravure à gauche et photo à droite. La maison avec tourelle, démolie en 1876, est souvent présentée à tort comme étant la maison où fut assassiné Marat. La maison de 3 étages et 5 fenêtres par étage (sur la gravure, 2 fenêtres sont masquées par le pan de mur de l'immeuble au premier plan) accolée à la maison à tourelle est la maison de Marat. (*)
Voir plus bas, les recherches pour situer la célèbre maison qui était au n°18 de la rue de l'Ecole de Médecine et non au n°20.
(*) précision apportée, remerciements à Michel Alba, avril 2021.


photo photo La photo de gauche est prise dos à la maison à tourelle, et cette rue est dans le prolongement de la même rue de l'Ecole de Médecine. La rue du Paon est à droite. Après le virage à gauche, c'est la rue des Boucheries.
Cette photo et la précédente prises vers 1865, sont de Charles Marville (© Charles Marville/Musée Carnavalet/Roger-Viollet). Toutes ces maisons vont disparaître quelques années plus tard.

A droite, intéressante photo de 1875, juste avant la démolition de toutes ces maisons. (Merci à Janos Seremetyeff-Papp. Photo de la collection biuSanté).

photo photo A gauche, gros plan de la photo précédente sur l'entrée du n°18 en 1875. D'après "Paris révolutionnaire, par G.Lenotre, 1895, page 229" : [...] La maison de l'Ami du peuple, la vraie, était une sorte d'hôtel bourgeois comme on en construisait beaucoup à Paris à la fin du XVIIe siècle. On y entrait par une porte cochère légèrement cintrée, ouverte entre deux boutiques.[...]
Le n°20 affiché sur le dessus de porte de la boutique porte à confusion avec l'entrée de la maison de Marat. A cette époque, la boutique était probablement rattachée au n°20 bien qu'elle soit située au n°18 ou légèrement à cheval sur les 2 numéros.
A doite, gros plan sur la plaque indicatrice de la rue Larrey qui a remplacé la rue du Paon vers 1850. Cette rue Larrey disparaît dans les travaux Hausmann de 1876 et réapparaît dans le 5e arrondissement en 1918. (Le baron Dominique Jean Larrey (1766-1842) fut le chirurgien en chef de la Grande Armée de Napoléon).

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A gauche, porche et entrée de la maison de Marat.
(Lithographie de Champin)

A droite, porche et escalier de la maison de Marat. Dessiné d'après nature en 1876 par Ch. Duprez. (Paris révolutionnaire avec illustrations par G. Lenotre, 1895 - p227).

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A gauche, palier de l'appartement de Marat.
(Paris révolutionnaire avec illustrations par G. Lenotre, 1895 - p235).

A droite, la salle de bain où fut assassiné Marat. Au mur, carte de France d'après l'ouvrage de G.Lenotre. Cette vue correspond parfaitement avec les plans de l'étage d'habitation de Marat. Voir ci-dessous. (Dessin : Musée Carnavalet, Paris)

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A gauche, plan de l'étage d'habitation de Marat.
(Paris révolutionnaire avec illustrations par G. Lenotre, 1895 - p231. Avec correction du plan par Janos Seremetyeff-Papp)

A droite, plan de l'étage d'habitation de Marat.
Extrait de "Le Journal" du vendredi 30 août 1907.
Il faut noter que l'affectation des pièces ne correspond pas, ni au plan de gauche, ni au procès-verbal du commissaire Guellard. (Source : Gallica de BNF).

photo photo A gauche, rez de chaussée de la maison de Marat, en cours de démolition.
A droite, appartement de Marat au 1er étage, en cours de démolition. Salon où a eu lieu l'interrogatoire de Charlotte. Au fond, la porte donnant sur l'antichambre. Les portes de placards à côté de la cheminée. Au premier plan à droite, passage communicant avec le cabinet de travail et sur la gauche reste d'un garde-corps de fenêtre donnant sur la rue. Dessins réalisés en 1876 d'après photos de l'époque. (Source jeanpaulmarat.tumblr.com - Collection Janos Seremetyeff-Papp)

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Maquette représentant la rue de l'Ecole de Médecine.
Voir la page [Maquette].




Iconographie de l'assassinat de Marat.

Chapitre déplacé dans la page [Iconographie de l'assassinat], menu du haut.


Visite des lieux actuels

Historique de la "rue des Cordeliers" devenue "Rue de l'Ecole de Médecine" d'après « Promenades dans toutes les Rues de Paris par Marquis de Rochegude, 6e arrond., 1910, p.110 ». Extrait de l'ouvrage. On s'aperçoit que cette rue s'appelait depuis 1790 "rue de l'Ecole de Médecine". De 1793, après la mort de Marat, jusqu'en 1794, elle s'appella "rue Marat", puis quelque temps après "rue de l'Ecole de Santé" et devient définitivement "rue de l'Ecole de Médecine". En 1793, c'était donc par tradition que cette rue était toujours appelée "rue des Cordeliers".
Dans la plupart des biographies il est de tradition de situer la maison de Marat au n° 30 de la rue des Cordeliers, puis au n° 20 de la rue de l'Ecole de Médecine après renumérotation des rues. Il est cependant possible de noter que certaines publications situent la maison au n° 18 comme par exemple dans les Mémoires des Sanson « Sept générations d'éxecuteurs Tome4, 1863, p121 ».

Recherche de la position exacte de la maison de Marat.
Voir la démonstration sur la page "Rue des Cordeliers - Annexe".


Lire un extrait de "Paris révolutionnaire" décrivant la maison de l'ami du peuple.


photo photo A gauche, extrait du Plan Turgot de 1739 sur lequel apparaît la maison avec tourelle, à l'angle de la rue des Cordeliers et de la rue du Paon, face à la rue de Turene.

A droite, extrait du plan parcellaire de 1908, avec la présence du nouveau boulevard St-Germain. La rue de l'Observance est renommée rue Antoine Dubois. La rue de Touraine est renommée rue Dupuytren. La rue du Paon a disparu, remplacée par une partie du boulevard St-Germain. Les maisons de l'angle rue Ecole de Médecine / rue du Paon sont remplacées par les nouveaux bâtiments de l'Ecole de Médecine.
La statue du Dr Paul Broca (1824-1880) en bronze, réalisée en 1887, disparaitra en 1942, récupérée et fondue par les nazis.
Ce plan parcellaire a peu changé aujourd'hui.



Après 1860 : 6e arrondissement de Paris, Quartier de l'Odéon.
De 1795 à 1860, 11e Arrondissement, Quartier Ecole de Médecine.

La maison de Marat était au n°18 rue de l'Ecole de Médecine, correspondant à l'ancien n°30 rue des Cordeliers. Ce numéro 18 n'existe plus, les bâtiments de la faculté de médecine Paris Descartes occupent une grande partie du côté pair de la rue à partir du n°12. La maison de Marat se situait un peu avant l'extrémité de ce bâtiment à droite, au n°14, soit face aux numéros 23 et 25 entre les rues Dupuytren et Antoine Dubois.


Mise à jour GoogleMaps, janv.2021


Ci-dessous, position exacte des maisons disparues : en rouge, maison de Marat ; en gris, maison à tourelle.
(représentation des maisons en vraie grandeur).



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