Résumé historique
Samedi 13 juillet, Charlotte se lève tôt et part vers le Palais de l'Egalité (ancien Palais Royal) ;
ne connaissant pas Paris, elle a certainement demandé à quelqu'un où trouver des boutiques.
Dans la galerie de Valois au n°177, à 7h1/2-8h (1), elle aperçoit une coutellerie qui ouvre.
C'est la boutique Badin (2) et c'est ici qu'elle va acheter pour 40 sols un couteau de cuisine avec sa gaine
qu'elle va glisser dans son corsage.
Apercevant un crieur de journaux, elle en achète un qui décrit le jugement des agresseurs de Bourdon,
un de ses compatriotes de l'Orne. Elle va passer un moment à lire cet article puis vers 9 heures,
sur la Place de la Victoire Nationale elle prend un fiacre pour aller chez Marat.
Suite sur la page « rue des Cordeliers ».
Notes :
(1) c'est l'heure indiquée dans le procès-verbal de flagrant délit.
(2) les historiens seront étonnés de ne pas trouver trace d'interrogatoire de cette personne
dans les nombreux procès-verbaux.
Visite des lieux
1er arrondissement de Paris
La galerie de Valois fait partie du Palais-Royal (Palais de L'Egalité en 1793), longeant la rue Valois.
Historique de cette galerie d'après
« Promenades dans toutes les Rues de Paris par Marquis de Rochegude, 1910, p.125 ». Extrait :
[...]
Galerie de Valois.
Doit son nom au fils de Philippe-Égalité, le duc de Valois, né en 1773, qui devint roi des Français sous le
nom de Louis-Philippe. La galerie s'appela quelque temps galerie du Lycée et galerie des Bons-Enfants.
N° 106 à 112. Véfour jeune (Petit Véfour). Autrefois, en 1827, le 108 et le 109 étaient occupés par le café de
l'Europe. Le 110 et le 112 étaient des maisons de jeux.
N° 113. Café Février, où fut tué Lepeletier de St-Fargeau en 1793 par le garde du corps Paris. Au
113 aussi se trouvait une maison de jeux, la plus célèbre des galeries.
On y jouait le biribi, le trente et quarante, la roulette. Blücher y vint souvent lors de son séjour à Paris.
N° 116. Était l'hôtel meublé d'Orléans en 1785.
N° 119, 120, 121. Ombres chinoises de Séraphin (1784-1855). On y voyait un spectacle mécanique et des
feux arabesques. Au 121 était le Café Méchanique. L'Almanach du Palais-Royal de 1785 nous apprend que « les
pieds des tables sont deux cylindres creux, dont le prolongement communique avec le laboratoire qui est
au-dessous de la salle. Pour avoir ce qu'on désire il suffit de tirer un anneau au-devant de chaque cylindre :
cet anneau répond à une sonnette qui avertit dans le laboratoire; alors une soupape s'ouvre pour recevoir la
demande, se referme, et ne s'ouvre plus que pour laisser passer une servante à double étage ». N'est-ce
pas là l'origine des Express-Bars actuels ?
N° 127. Fut maison de jeux.
N° 137. Hôtel meublé de la Reine (1785). Café Anglais (1827).
N° 154. Café de Paris vers 1850.
N° 156. Là se trouvait le Club de Valois qui était contre-révolutionnaire.
N" 170. Café de Valois fermé en 1841.
N° 174. Le duc de Lauzun (1796).
N° 177. Le coutelier Badin, chez lequel, dit M. Lenôtre, Charlotte Corday acheta le couteau qui devait tuer Marat.
Librairie aujourd'hui.
N° 180. Galerie du Jardin.
A l'extrémité de la galerie de Valois se trouve le Péristyle de Valois qui communique à la rue du même
nom par le passage de Valois.
[...]
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La galerie de Valois, parallèle à la rue Valois.
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Le n° 177 de la galerie de Valois, coutellerie Badin en 1793.
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Le Palais-Royal aujourd'hui (extrait de GoogleMaps).
Proche de la rue Herold (anciennement Vieux-Augustins).
© jcFerrand, 2015