Biographie des Le Doulcet de Pontécoulant
Parmi les personnages qui vont intervenir dans la vie de Charlotte Corday, deux personnes de la même famille vont apparaître
à des moments différents, avec des résultats dissemblables.
Il s'agit de :
- Marie Jacqueline Aimée le Doulcet de Pontécoulant, coadjutrice de l'Abbaye bénédictine de la Ste-Trinité de Caen,
qui deviendra la 43e abbesse.
- Louis Gustave le Doulcet de Pontécoulant, neveu de la précédente.
Petit rappel historique
Texte repris de la page [Caen Ste-Trinité].
[...] Après la mort de leur mère le 8 avril 1782, Marie-Anne-Charlotte de Corday d'Armont, 14 ans,
et sa petite soeur Jacqueline-Jeanne-Eléonore de Corday d'Armont, 12 ans, entrent en pension
au couvent de l'Abbaye Ste-Trinité.
Elles y resteront jusqu'à la fin 1790, devançant la fermeture définitive du couvent en août 1792,
fermeture décidée par la Convention, décret du 13 février 1790.
Mais pourquoi et comment sont-elles entrées ici ?
Monsieur d'Armont recherchait une pension pour ses 2 filles mais ses moyens financiers ne le lui permettaient pas.
Pour l'Ecole St-Cyr (créée par Mme de Maintenon), son titre de noblesse n'était pas suffisamment établi.
Mais il existait une possibilité. [...]
Premièrement, Louis XV avait accepté de financer la réalisation de travaux du couvent, à la condition que l'abbaye
accueille six jeunes filles de la noblesse désargentée.
Deuxièmement, le père de Charlotte connaissait les liens de parenté entre les Corday et les Doulcet de Pontécoulant.
Avec l'aide d'une cousine Marie-Anne de Louvagny (1757-1806), religieuse dans ce couvent, ainsi que de la coadjutrice
Mme le Doulcet de Pontécoulant, l'abbesse accepta de faire entrer ses deux filles dans cette pension.
Recherches généalogiques :
Quelles étaient donc ces liens de parentés évoqués ci-dessus ?
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Marie Jacqueline Aimée le Doulcet de Pontécoulant
Coadjutrice puis 43e et dernière abbesse de l'Abbaye Ste-Trinité de 1787 à 1792.
D'abord coadjutrice de Mme de Belzunce à l'Abbaye Ste Trinité, elle succéda à celle-ci le 01 février 1787
jusqu'à la fermeture de l'Abbaye en 1792.
Les Doulcet de Pontécoulant étaient en parenté avec les de Corday depuis un mariage en 1548 entre Jean de Corday du Poncel
(environs 1492-1585) et Marguerite le Doulcet de Pontécoulant (sans dates), c'est ce qui facilita
en partie l'entrée de Charlotte et de sa petite soeur au couvent (source "Les de Corday au Pays d'Argentan").
Son frère Léon Armand est le père de Louis Gustave qui suit...
A droite : Madame de Pontécoulant à son bureau rédigeant les règles de l'Abbaye-aux-Dames. Tableau huile sur toile -
139x130cm - 1789 - collection privée Henri Van Melle. Exposition Caen 2018.
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Louis-Gustave le Doulcet, comte de Pontécoulant
Neveu de la dernière abbesse de l'Abbaye Ste Trinité.
Charlotte Corday avait-elle rencontré ce cousin par alliance ? Rien ne l'indique mais elle connaissait
sa bonne réputation et il était girondin comme elle.
C'est pour ces raisons qu'elle réclama sa présence pour la défendre devant le tribunal révolutionnaire mais il ne fut pas
prévenu à temps.
De nombreux ouvrages et sites web évoquent sa riche carrière.
A droite estampe :
Collection Versailles, château de Versailles.
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La suite des ascendants de la branche des Doulcet de Pontécoulant est consultable dans un article de la collection du
site web persee.fr, portant le titre « Le fief de Pontécoulant » par Jean-Yves Laillier, 2004.
En 1857, Arcisse de Caumont dans
«
Statistique monumentale du Calvados, tome 3, page 19 »,
décrit le passage de la seigneurerie de Pontécoulant, appartenant à Guillaume de Bray (ou de Braye),
vers Jehan Doulcet au tout début du 15e siècle. Un texte semblable existe dans
« Mémoires pour servir à l'état historique et géographique du diocèse de Bayeux » par M.Béziers, T2, pages 364-367, 1895.
C'est le début de la branche des Doulcet de Pontécoulant.
Arbre des ascendants de Louis Gustave le Doulcet de Pontécoulant :
Arbre des descendants de Robert de Corday 1077 :
Dans ces arbres, nous voyons comment Marguerite le Doulcet de Pontécoulant entre dans la famille des Corday
par son mariage en 1548 avec Jean de Corday du Poncel. Ce qui aboutit à une descendance jusqu'aux Corday de Pierres.
Charlotte Corday qui apparaît dans la descendance de Robert 1077 est cousine de 7e génération de
Jean de Corday du Poncel et n'a qu'un cousinage par alliance avec les Doulcet de Pontécoulant.
Lecture des arbres généalogiques,
voir explications.
Conclusion :
Le rameau des Corday d'Armont n'a pas de parenté biologique avec la branche des Doulcet de Pontécoulant,
c'est simplement un cousinage par alliance.
Par contre, les rameaux des Corday d'Orbigny, d'Arclais, de Pierres, sont des petits-fils des Doulcet par
génération croissante.
Quelques informations supplémentaires sur la famille et le château
- Origine des Doulcet d'après Généanet :
La famille LE DOULCET vint s'établir à Pontécoulant
à la fin du XIVème siècle. Elle serait originaire de la Savoie.
Elle fut maintenue noble par Montfaut en 1463, par l'Intendant Jean-Jacques de Mesmes, sieur de Roissy,
le 23 janvier 1599, par Chamillart en 1666 dans la généralité de Caen.
Preuves de noblesse pour les Pages de la Grande Ecurie du Roi, le 30 mars 1740.
Preuves devant les généalogistes des ordres du Roi.
Admise aux Honneurs de la Cour en 1783 - Athéna (Nouveau Nobiliaire de France, par L. d'Izarny-Gargas,
J-J. Lartigue et J. de Vaulchier)
- Biographie de M. le comte de Pontécoulant :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9620556x/f11.image.texteImage
- Biographie et visite du château :
http://dona-rodrigue.eklablog.net/chateau-de-pontecoulant-c17013427
Blog reprenant le texte de la biographie précédente, avec de nombreuses photos du château.
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Il existe de nombreux autres ouvrages et sites web, à découvrir...
Sources des documents :
- "Les de Corday au Pays d'Argentan" par Xavier Rousseau, 1938
- "Mémoires pour servir à l'état historique et géographique du diocèse de Bayeux" par M.Béziers, T2, 1895
- "Le fief de Pontécoulant", par Jean-Yves Lailler, Persée 2004
- Archives départementales en ligne
- Sites web Gallica, Wikipédia, Généanet, ...
© jcFerrand, 2020